Portrait de Frédérique Vernillet, artiste talentueuse et rayonnante.
Rencontrée par hasard autour d'un apéro entre amis, Frédérique dessine avec délicatesse et poésie les illustrations qui recouvrent les écrins de notre collection L’Herbier. Au détour d’une conversation, elle nous a accordé de son temps pour répondre à quelques unes des questions qui nous trottaient dans la tête.
Pour commencer, on se tutoie ?
Bien sûr.
Peux-tu s’il-te-plait te présenter ?
Je suis Frédérique Vernillet, illustratrice, je vis à Paris.
Quoi de prévu aujourd’hui ?
Dessiner, beaucoup.
Et boire un thé avec une copine, parce que les pauses sont nécessaires pour activer l’inspiration. J’oublie souvent de respirer quand je dessine.
J’apprends à prendre le temps.
Un moment préféré de la journée ?
Tous les moments, tant qu’il y a du soleil.
Que fais-tu pour te sentir bien ?
Je dessine. Je marche.
Je vais voir des belles choses (des arbres, assise dans un parc, aux toiles de maîtres dans les musées.) Tout me réjouit. Je suis une hyper contemplative. Je passe du temps avec les gens que j’aime.
D’ailleurs, c’est quoi pour toi se sentir bien ?
Être en paix avec soi-même. Profiter de l’instant.
Un quartier fétiche ?
Paris, en entier. C’est ma ville, depuis toujours.
Une saison favorite ?
L’été. Je n’aime que la chaleur et le soleil.
Le reste du temps, j’attends que l’été arrive…
La trouvaille dont tu es la plus fière ?
Il y en a tellement…
J’adore les beaux objets. S’ils sont anciens, avec une âme, associés à un souvenir, ou à une personne que j’aime, c’est encore mieux.
© Baudouin
Où te sens-tu le plus libre ?
Près de la mer, au soleil. Idéalement, sous l’eau avec les poissons.
Ou sur un bateau, pour pouvoir sauter directement en pleine mer.
Un bonheur simple ?
Nager dans la mer (encore?).
Sentir le soleil sur mon visage (encore?).
Une destination ?
Patmos, en Grèce.
Des montagnes, des cailloux, des chèvres libres comme l’air, et la mer partout.
Une obsession ?
Ahah, c’est pourtant clair, non ?
Un toc ?
Pleins. J’ai honte.
Un souvenir de vacances ?
En 2016, je suis partie un mois en Indonésie, seule, sur un coup de tête. Au moment de prendre l’avion, j’étais terrifiée. Finalement c’était génial. Libérateur. Je garde un souvenir merveilleux de cette solitude assumée, heureuse, les pieds dans le sable. Quand je passe une journée pénible, je repense à ces moments de plénitude, à Gili Meno. Ca me re-connecte immédiatement avec moi-même, et avec le bonheur.
Ta madeleine de Proust ?
De sept à vingt-cinq ans, j’ai passé tous mes étés à l’île d’Yeu. Cette île est devenue un peu comme un membre de ma famille. C’est l’autre endroit ou je me sens chez moi, tout est familier, heureux, réconfortant.
Et l’odeur du mimosa.
Quels invités à ta table pour passer une belle soirée ?
Freddie Mercury, Al Green, Amanda Lear, et Mahir Guven.
Logiquement, on devrait bien se marrer.
Un plat qui te donne toujours faim ?
Il y en a tellement.
Je suis hyper gourmande. J’aime autant le sucré que le salé, j’aime tout… Je dirais un tourteau, avec un bon verre de vin blanc. Du fromage. Ou une galette. Ou n’importe quelle assiette italienne. Ou japonaise.
C’est une question piège, en fait?
Tu connais notre affection pour les senteurs et leurs évocations...
Y a t-il un parfum qui te rassure en ce moment ?
L’odeur du mimosa en hiver.
Et la fleur d’oranger. Toute l’année.
Un objet inestimable, celui qui t’accompagne partout ?
Une bague, que je n’enlève jamais. Achetée à Patmos, avec mon amie Emilie.
Le premier “vrai” bijou que je me suis offert, avec le cachet gagné en réalisant des dessins monumentaux pour les vitrines du Printemps. Un souvenir extraordinaire, mon premier gros contrat, avec énormément de liberté, et de visibilité.
Celui qui m’a permis d’imposer mon écriture, et de travailler beaucoup plus librement.
Une rencontre marquante, celle qui te trotte encore dans la tête aujourd’hui ?
Un prof au lycée, qui m’a dit que j’étais brillante, et que je ferai ce que je voudrais dans la vie.
C’est le seul à m’avoir jamais dit un truc pareil. Je le remercie encore.
On ne se cache rien ici, alors, une confession à nous faire ?
J’en ai fait pas mal, là, non?
Quelle serait ta définition de la famille ?
Je n’en ai pas vraiment…
Comme tout se construit avec l’amour, je dirais qu’on a la famille qu’on choisit.
Être entouré de gens aimants et bienveillants.
Le meilleur conseil que tu aies reçu ?
Crois en toi. Bats toi pour ce que tu désires, et tu y arriveras.
(J’ai l’impression d’être Céline Dion).
Et le pire ?
Tout ce qui commence par “tu devrais”...
Qu’est-ce que tu as prévu après ?
Je vais dîner, il est tard.
Merci beaucoup.
Merci à toi.
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